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Stage AIESEC en Afghanistan, été 2010
Stage AIESEC en Afghanistan, été 2010
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22 juin 2010

Arrivée, depuis le temps qu'on en parle !

Première journée. Arrivée à l’aéroport à 7h du matin. A peine sortit de l’avion et l’on passe le check up. Encore des regards. Un homme me sort un « hello ». La douane passée facilement, je rejoins le hall pour attendre les Aiesecers qui doivent venir me chercher. J’ai leur numéro au cas où ainsi que celui de l’ambassade de France. Je commence à poser mes affaires dans le petit hall qui sent la peinture encore fraîche, ils sont en train de repeindre les murs en blancs. Je m’assoie et juste en face de moi deux jeunes hommes avec une pancarte où est écrit AIESEC. A peine assise je me relève pour aller à leur rencontre. Ils me disent en sortant que pour des raisons de sécurité ils ne sont normalement pas autorisés à venir jusque dans ce hall. Première confrontation avec la sécurité. Je les suis sur le chemin de la voiture, ils remercient brièvement l’homme qui les à fait passer. Dans la voiture et bien qu’il ne soit que 7h du matin, la chaleur est insupportable. J’ouvre innocemment la fenêtre. En sortant du parking de l’aéroport je regrette, passé le check-point barbelé je vois plusieurs convois d’hommes, kalachnikov à la main. J’ai l’impression de voir passer des pick-up de Janjawid soudanais. Une blonde sans voile à une fenêtre, mini panique intérieure : je vais me faire shooter. Le bouton pour faire remonter la fenêtre ne marche plus…Heureusement mon chauffeur ouvre la climatisation et réussi sans que je lui demande à la fermer. Les vitres ne sont pas teintées, il y a un bouchon sur la meilleure route de Kaboul construite par les américains, partant de l’aéroport, à quelques encablures des immenses nouveaux bâtiments de l’ambassade américaine. Ceux qui me guident supposent que c’est peut être pour la CIA. Les gens des autres voitures m’aperçoivent. Sur le bord de la route, deux femmes, gens du voyage de la région d’Helmand, récemment attaquée par la coalition, demande de l’argent à toutes les voitures. Un garçon essuie la poussière des pares brises.

Le mur des bâtiments en construction prend au moins la moitié de l’avenue et s’étend sur au moins un kilomètre. Si l’on continue, c’est le palais présidentiel, qui pour raisons de sécurité est interdit d’accès. Nous bifurquons donc au carrefour, dédié au commandant Massoud et où y est accroché un portrait. Nous allons rejoindre Ramin, l’actuel président du local AIESEC de Kaboul. Maintenant quatre dans la voiture, direction le petit déjeuner dans un bar, le Capuccino, qui s’avère fermé à notre arrivée. Sur la route, des maisons cossues à l’architecture moderno-gréco-carton pâte improbable. Les murs sont hauts et surmontés de barbelés, souvent des miradors ceignent les quatre coins, des sacs de sable et des gardiens protègent certaine entrée. L’on repart vers un autre café, cette fois ci dans un centre commercial tout neuf. Je sors dans la rue sans rien sur la tête. Je ne me fonds pas du tout dans la masse, c’est absolument gênant. Bientôt deux autres Aiesecers nous rejoignent pendant que nous buvons thé et lait ayant encore le goût de l’animal. Que des garçons.

Je repars dans la maison d’un de ceux qui viennent d’arriver. Toujours pas de voile sur les cheveux blonds pendant les quelques mètres qui nous sépare de la voiture. La circulation est dense, il est un peu plus de dix heures. Nous nous éloignons du centre ville et Shoaib m’apprend ce qu’il ne faut pas faire. Ne pas provoquer, faire profil bas, beaucoup d’hommes draguent sans parfois de retenue, il ne faut pas répondre. Nous croisons beaucoup de commerces dont un énorme magasin de robes. J’en profite que la circulation soit plus fluide pour prendre des photos.

Idée reçu numéro un : le pays n’est pas un paysage de montagnes désertique. Juste après avoir récupérer Ramin, l’on m’emmène dans un futur parc, dont les arbres sont en train d’être plantés et qui surplombe la ville. Vue d’ici la ville est verte. J’ai lu la semaine dernière que le pays pouvait être autosuffisant du point de vue de l’agriculture si seulement...il n'y avait pas la drogue. Shoaib me lance plus tard en rigolant que tout le monde pense que l’Afghanistan n’est qu’un vaste desert mais comparé aux autres pays d’Asie centrale c’est très vert.

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