Arrivée, depuis le temps qu'on en parle !
Première
journée. Arrivée à l’aéroport à 7h du matin. A peine sortit de l’avion et l’on
passe le check up. Encore des regards. Un homme me sort un « hello ». La
douane passée facilement, je rejoins le hall pour attendre les Aiesecers qui
doivent venir me chercher. J’ai leur numéro au cas où ainsi que celui de
l’ambassade de France. Je commence à poser mes affaires dans le petit hall qui
sent la peinture encore fraîche, ils sont en train de repeindre les murs en
blancs. Je m’assoie et juste en face de moi deux jeunes hommes avec une
pancarte où est écrit AIESEC. A peine assise je me relève pour aller à leur
rencontre. Ils me disent en sortant que pour des raisons de sécurité ils ne
sont normalement pas autorisés à venir jusque dans ce hall. Première
confrontation avec la sécurité. Je les suis sur le chemin de la voiture, ils
remercient brièvement l’homme qui les à fait passer. Dans la voiture et bien
qu’il ne soit que 7h du matin, la chaleur est insupportable. J’ouvre innocemment
la fenêtre. En sortant du parking de l’aéroport je regrette, passé le check-point barbelé je vois plusieurs convois d’hommes, kalachnikov à la main. J’ai
l’impression de voir passer des pick-up de Janjawid soudanais. Une blonde sans
voile à une fenêtre, mini panique intérieure : je vais me faire shooter.
Le bouton pour faire remonter la fenêtre ne marche plus…Heureusement mon
chauffeur ouvre la climatisation et réussi sans que je lui demande à la fermer.
Les vitres ne sont pas teintées, il y a un bouchon sur la meilleure route de
Kaboul construite par les américains, partant de l’aéroport, à quelques
encablures des immenses nouveaux bâtiments de l’ambassade américaine. Ceux qui
me guident supposent que c’est peut être pour la CIA. Les gens des autres voitures
m’aperçoivent. Sur le bord de la route, deux femmes, gens du voyage de la
région d’Helmand, récemment attaquée par la coalition, demande de l’argent à
toutes les voitures. Un garçon essuie la poussière des pares brises.
Le mur
des bâtiments en construction prend au moins la moitié de l’avenue et s’étend
sur au moins un kilomètre. Si l’on continue, c’est le palais présidentiel, qui
pour raisons de sécurité est interdit d’accès. Nous bifurquons donc au
carrefour, dédié au commandant Massoud et où y est accroché un portrait. Nous
allons rejoindre Ramin, l’actuel président du local AIESEC de Kaboul. Maintenant
quatre dans la voiture, direction le petit déjeuner dans un bar, le Capuccino,
qui s’avère fermé à notre arrivée. Sur la route, des maisons cossues à
l’architecture moderno-gréco-carton pâte improbable. Les murs sont hauts et
surmontés de barbelés, souvent des miradors ceignent les quatre coins, des sacs
de sable et des gardiens protègent certaine entrée. L’on repart vers un autre
café, cette fois ci dans un centre commercial tout neuf. Je sors dans la rue
sans rien sur la tête. Je ne me fonds pas du tout dans la masse, c’est
absolument gênant. Bientôt deux autres Aiesecers nous rejoignent pendant que
nous buvons thé et lait ayant encore le goût de l’animal. Que des garçons.
Je
repars dans la maison d’un de ceux qui viennent d’arriver. Toujours pas de
voile sur les cheveux blonds pendant les quelques mètres qui nous sépare de la
voiture. La circulation est dense, il est un peu plus de dix heures. Nous nous
éloignons du centre ville et Shoaib m’apprend ce qu’il ne faut pas faire. Ne
pas provoquer, faire profil bas, beaucoup d’hommes draguent sans parfois de
retenue, il ne faut pas répondre. Nous croisons beaucoup de commerces dont un
énorme magasin de robes. J’en profite que la circulation soit plus fluide pour
prendre des photos.
Idée
reçu numéro un : le pays n’est pas un paysage de montagnes désertique.
Juste après avoir récupérer Ramin, l’on m’emmène dans un futur parc, dont les
arbres sont en train d’être plantés et qui surplombe la ville. Vue d’ici la ville est verte. J’ai lu la semaine dernière que le pays pouvait être
autosuffisant du point de vue de l’agriculture si seulement...il n'y avait pas la drogue. Shoaib me lance plus tard en
rigolant que tout le monde pense que l’Afghanistan n’est qu’un vaste desert
mais comparé aux autres pays d’Asie centrale c’est très vert.