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Stage AIESEC en Afghanistan, été 2010
Stage AIESEC en Afghanistan, été 2010
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29 juin 2010

Mariage 2

Le lendemain c’est le mariage à proprement dis. Levée vers 10h. La journée est calme. Mais la maison est tellement agréable que ce n’est pas un problème. Je lis mes magazines sous les arbres et m’endors devant les soaps mexicains très mal doublé en pachtoune. On peut découvrir un pays en regardant ses chaînes de télé et en mangeant la nourriture de tous les jours. Bien sur ce n’est pas l’essentiel mais cela me paraît important. A la télé justement, trois choses, des soaps, le plus souvent indiens, affreusement mal joués et mal doublés ; des clips, beaucoup de clips. Je retiendrai le clip du sosie afghan de Mick Brant, mort de façon idiote comme son homologue vers les mêmes années et qui se la joue cool en jeans troué et chemise rouge. Autre émission, les infos et des débats, si j’ai bien compris. Dans tout les cas la télé est beaucoup influencée par des programmes indiens.

Le but de notre milieu d’après-midi est d’acheter une robe traditionnelle afghane pour le mariage. Ayant perdu ma valise, je n’ai pas grand-chose à me mettre sur le dos, et même la robe acheté à Istanbul trancherai beaucoup trop. C’est donc partie pour un centre commercial dédié aux robes. D’ailleurs je me permets de noter que souvent les mêmes magasins sont au même endroit. Pour les robes, les roues de voitures (très important, les routes sont vraiment très défoncées), le matériel d’hôtel (cloches, chaises….), extincteurs, et même les médecins (près du Serena Hôtel, un building réunis seulement des médecins et des dentistes, mais bien sur il y en a ailleurs en ville). Le choix se portera sur une robe bleue, je vais être chic au milieu de toutes les robes à paillettes de ces dames. Après moult fardages, nous partons dans notre boîte à sardine pour l’hôtel où se déroulera le mariage à proprement dit.
La ville est pleine d’hôtels qui servent aussi de hall de mariage. Et beaucoup se construisent encore. Arrivés sur place, nous sommes tous dans la même salle, écoutons la même musique venant de la même énorme sono mais hommes et femmes sont séparés par un gros paravent en bois qui prend tout la longueur de la salle. D’ailleurs les hommes ne savent pas comment cela se passe du côté des femmes et vis versa. Cependant, il est plus intéressant d’être du côté des femmes puisque c’est là que tout se passe. La mariée n’a pas le droit d’être vu par la gente masculine mais le marié lui peut venir chez nous. Pendant que le chat n’est pas là les souris danse. C’est reparti pour des heures de danses entre chaque scénettes du couple. Les robes sont encore plus exubérantes que la veille et la musique a des airs plus électronique orientale que la veille. Et attention mesdames et messieurs….j’ai dansé ! Moment d’ambarassement à son paroxysme. En plus la caméra tourne. Heureusement ce n’est qu’une chanson.

La salle dispose d’un podium où sont placés un canapé et une table basse. Tout est vraiment dans la représentation. Le caméraman est partout. Quand les époux avancent sur le tapis entourés de grand chandeliers tout droit sortis de chez Disney, ils sont précédés par la caméra et la lumière trop forte. Ils se placent ensuite sur la scène. La marié fait la tête comme la veille et est tout aussi maquillée. Son chignon est tenu par une barrette blanche qui lui fait comme une couronne. Au cours de la soirée elle ne sourira qu’une ou deux fois. La première fois que le couple apparaît c’est pour que le marié mette à ses doigts une multitude de bagues en or. La deuxième c’est pour s’échanger une coupe de jus de fruit (on ne boit pas, le pays est à 99,9% musulman), et enfin coupé l’énoooorme pièce montée après le dîner.

Le dîner qui fut d’ailleurs très bon. Entre autres curiosité j’ai bu du Coca Cola world compagny made in Afghanistan. Pas folle la guêpe, l’entreprise Coca Cola s’est installé dans la zone industrielle de Bagrame près de Kaboul et fabrique ici plusieurs de ses produits comme le coca, mais aussi plusieurs types de Fanta et de l’eau, c’est d’ailleurs apparemment comme ça que tout à commencé, avec l’eau. Les Etats Unis n’ont pas seulement exporté le Coca, elles en ont aussi profité pour écouler des Ford à toute la police afghane qui n’est équipé que de cette marque. Nous verrons dans un article suivant la blague que cela représente. Autres mets du dîner, une sorte de ravioli comme mes raviolis chinois préférés fait une fois avec ma famille d’accueil à Hong Kong. Fris, c’est un de mes plats préférés. Et puis il y avait trois sortes de riz, tous cuisinés d’une façon différente. Et en dessert un pudding délicieux dont je ne saurais déterminer le goût, même si je pense que cela puisse avoir été de la noix de coco.
Tout le monde part minuit un peu passé, en fait tout le monde attendait le dîner. Quand les mariés coupent le gâteau, la moitié des femmes sont parties. Les robes à paillettes disparaissent sous les burquas pour certaines, les talons aiguilles que je n’oserai jamais porter dépassent de leur tenue bleue. Le gâteau coupé là la salle se vide pour de bon. On rentre à la maison juste après un passage à la maison du marié où des fruits attendent ceux qui en veulent.

Les rues sont noires, il n’y a pas d’éclairage urbain. Le lendemain c’est mon premier jour à l’Institut Karwan.

Vous ne verrez pas de photo de la fête, j’en ai prise mais je ne peux pas les publier.

Idée reçue numéro 2 : en Afghanistan tout le monde est triste et ne fait pas la fête.

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